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Entre Amnistie et Amnésie : Férial Assha

31/01/2025


À l’occasion des 50 ans du début de la Guerre civile libanaise (1975- 1990), « Entre Amnistie et Amnésie, où est passé le souvenir de la Guerre civile ? » est une série d’articles publiée par l’Agenda Culturel. Cette tribune offre un espace d’expression pour partager des souvenirs, des ressentis, ainsi que des blessures et cicatrices (parfois encore douloureuses) laissées par la Guerre civile. Les questions s’adressent à toute personne souhaitant partager son témoignage et ses réflexions dans un esprit de dialogue et de sensibilisation, afin de contribuer à prévenir tout retour à la violence.

 

Témoignage de : Férial Mitri Assha, 61 ans

 

En repensant à la Guerre civile, quels souvenirs ou récits marquants vous viennent à l'esprit ? Qu'ils aient été vécus directement ou transmis par la famille et les amis, comment ont-ils façonné votre identité ?

Toutes les fois que nous devions fuir le Liban, je me retrouvais devant un grand dilemme: quoi emporter, ne sachant pas si j’allais pouvoir retrouver tout ce à quoi j’étais attachée. Adolescente, étant incapable de faire la part des choses, j’emportais presque tout… Un jour, mon père me réprimanda en ces termes:” tu te comportes comme les exilés palestiniens en 1948 qui sont partis en emportant leur maison sur le dos “.

 

La Guerre civile a-t-elle laissé des traces dans votre vie aujourd’hui ? Si oui, lesquelles ?

La guerre a fait en sorte que je suis aujourd’hui une personne détachée de tout, libre dans ma tête et dans mon corps, me préparant tous les jours” à entrer dans la mort les yeux ouverts”.

 

Dans vos moments de réflexion, comment exprimez-vous ou gérez-vous vos pensées et vos sentiments liés à la guerre ? Est-ce à travers des conversations, des œuvres artistiques, le silence ou d'autres moyens ?

Je ne parle jamais de la guerre et je ne la sublime pas. C’est, à mon sens, un sujet trop grave pour y penser autrement que dans le silence et le recueillement.

 

Les guerres de 2006 et 2024 ont-elles fait resurgir des moments, des réflexes ou des émotions de la Guerre civile ?

Non, pas vraiment, dans la mesure où ces deux guerres n’étaient pas des guerres civiles.

 

Quand vous racontez vos souvenirs de la guerre aux jeunes générations, quel(s) message(s) voulez-vous leur transmettre ?

”Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès “.

 

Aujourd’hui, trente-cinq ans après la fin de la guerre civile et plus de cinq années de crises violentes et éprouvantes, comment envisagez-vous l’avenir du Liban ? Quel rôle pensez-vous pouvoir jouer pour construire cet avenir ?

Je n’ai plus beaucoup d’espoir dans la mesure où les années ont démontré que le problème de fond dépasse le Politique et le Religieux: le problème du Liban est la corruption de sa classe gouvernante qui continuera de le miner comme une malédiction en héritage…

 

Voudriez-vous ajouter quelque chose ?

J’ai de l’admiration pour tous ceux qui incarnent le Mythe de Sisyphe et qui continuent de se battre pour sauver ce qui reste du Liban…


Lire les autres témoignages ici.

Si vous désirez vous exprimer et témoigner, cliquez ici

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