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Entre Amnistie et Amnésie : Ramzi Salman

26/01/2025


À l’occasion des 50 ans du début de la Guerre civile libanaise (1975- 1990), Entre Amnistie et Amnésie, où est passé le souvenir de la guerre civile ? » est une série d’articles publiée par l’Agenda Culturel. Cette tribune offre un espace d’expression pour partager des souvenirs, des ressentis, ainsi que des blessures et cicatrices (parfois encore douloureuses) laissées par la Guerre civile. Les questions s’adressent à toute personne souhaitant partager son témoignage et ses réflexions dans un esprit de dialogue et de sensibilisation, afin de contribuer à prévenir tout retour à la violence.

 

Témoignage de Ramzi Salman, entrepreneur

 

En repensant à la Guerre civile, quels souvenirs ou récits marquants vous viennent à l'esprit ? Qu'ils aient été vécus directement ou transmis par la famille et les amis, comment ont-ils façonné votre identité ?

Il y a en moi une hiérarchie d’importance dans les évènements ;

D’abord les évènements très forts ; les assassinats de Kamal Joumblatt, de Béchir Gemayel, de Rafic Hariri.

Les gigantesques explosions ; la première était 1968 lorsque les avions de la MEA furent explosés sur le tarmac de l’aéroport, il y a l’ambassade américaine qui eut lieu devant mes yeux lorsque j’étais à l’AUB, il y a bien sûr l’explosion du Port qui s’est déroulée en face de moi comme un véritable cauchemar.

Les moments passés sous les bombardements, l’invasion des chars syriens de Saïda, et puis l’occupation Israélienne devant nos yeux à Beyrouth ...

 

Et tout le reste qui est arrivé au cours des ans ...

 

Ces souvenirs m’ont alourdi, comme des plombs que je porte sur moi partout où je me trouve.

 

Lorsque je suis dans des pays de « paix » ma tête me rappelle tout le temps les atrocités de la guerre.

 

La Guerre civile a-t-elle laissé des traces dans votre vie aujourd’hui ? Si oui, lesquelles ?

La guerre m’a appris à vite ressentir un conflit lorsqu’il arrive, et a insufflé en moi une grande volonté de résoudre les conflits avant qu’ils ne dégénèrent.

La guerre m’a aussi appris comment amortir la catastrophe lorsqu’elle arrive, et la gérer sans qu’elle ébranle ma salubrité mentale...

 

Dans vos moments de réflexion, comment exprimez-vous ou gérez-vous vos pensées et vos sentiments liés à la guerre ? Est-ce à travers des conversations, des œuvres artistiques, le silence ou d'autres moyens ?

Je vis un combat continuel contre les guerres dans tout ce que je fais, et ce que j’entreprends.

 

Les guerres de 2006 et 2024, ont-elles fait resurgir des moments, des réflexes ou des émotions de la Guerre civile ?

Chaque évènement porte une nature et un contexte différents.

Ils me poussent à réfléchir différemment sur leurs conséquences.

Lorsque la violence arrive, je me transforme dans un mode de survie, et j’essaie d’agir intelligemment en fonction des données de l’évènement.

 

Quand vous racontez vos souvenirs de la guerre aux jeunes générations, quel(s) message(s)voulez-vous leur transmettre ?

Je raconte ce qu’il faut tirer comme conclusion de l’évènement pour les aider à réfléchir correctement au cas où, quelque chose de semblable leur arrive ...

 

Aujourd’hui, trente-cinq ans après la fin de la guerre civile et plus de cinq années de crises violentes et éprouvantes, comment envisagez-vous l’avenir du Liban ? Quel rôle pensez-vous pouvoir jouer pour construire cet avenir ?

Contrairement aux gens pessimistes, je pense que le Liban possède beaucoup d’individus exceptionnels capable de réaliser de la grande qualité. Et de transformer le pays s’ils en ont l’opportunité de le faire.

Il faut au top de bons chefs comme dans tout dans ce monde.

Ce sont les gens au sommet qui donnent la note pour tout ce qui suit.

 

Aujourd’hui, après 66 ans de guerre au Liban, nous sommes à la porte d’une nouvelle ère, avec deux hommes exceptionnels à la tête de l’État. Et internationalement les planètes sont toutes alignées en notre faveur.

 

Je suis aujourd’hui optimiste pour le Liban.

J’espère seulement qu’il ne leur arrivera rien de mal ...

 

Voudriez-vous ajouter quelque chose ?

Le peuple Libanais peut devenir une ressource extraordinaire pour le pays.

Il faut savoir l’aiguiller dans le bon sens pour établir un état sur des bases contemporaines saines.

Ce n’est pas chose facile.

Nous devons introduire la jeunesse dans ce processus.

Des têtes capables de produire un tel système.

Favoriser la voix du Citoyen devant celle de la Communauté et des clans.

Personne au-dessus de la Loi.

Et restaurer avec ce nouveau président Joseph Aoun, et le 1er ministre Nawaf Salam, l’état de droit et son prestige.

 

Et je pense que la figure du président Fouad Chéhab devrait être l’étoile Polaire qui guide les dirigeants du Liban.

 


Lire les autres témoignages ici.

Si vous désirez vous exprimer et témoigner, cliquez ici

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